L’écriture inclusive, une révolution féministe ?
L’Homme avec un grand H désigne l’ensemble du genre humain, engloutissant ainsi dans sa généralité linguistique la femme. Ainsi, beaucoup pensent encore que les féministes, celles-là et ceux-là même que l’on écrit avec un f minuscule, exagèrent en voulant introduire dans la belle mais sexiste, langue de Molière, ce que l’on appelle l’écriture inclusive ou épicène. L’Académie française, dont la composition est largement masculine, déclarait en 2017 que l’écriture inclusive était un « péril mortel » pour la langue française. Si les membres des « Immortels » ne le sont pas, la langue française elle, est bien pérenne. Elle est parlée par plus de 300 millions de personnes dans le monde. Par conséquent elle évolue avec l’emploi qu’en font les francophones du monde entier.
L’académie française, pour justifier sa prise de position, avance l’argument de la complexité et de la confusion qu’engendreraient ces modifications orthographiques. On pourrait alors considérer que le processus vers l’inclusion linguistique est laborieux mais à l’heure où l’on parle de simplifier la langue française, pourquoi ne pas plutôt l’actualiser ? En effet, il ne s’agit pas d’appauvrir notre langue mais de l’actualiser pour l’adapter à une réalité sociale changeante. Car la fonction première de la langue n’est-ce pas de pouvoir exprimer une vérité, l’exprimer à autrui. Plus encore, créer un mot pourrait bien créer une réalité. Pourrait-on alors, par l’utilisation de l’écriture inclusive, participer à la création d’une réalité sociale dans laquelle la femme et l’homme sont considéré.e.s comme deux entités égales ?